Une histoire millénaire

Prenez un moment pour découvrir les origines de notre ville.
Un grand merci à l’association Histoire & Patrimoine pour leurs contributions

Notre village à mille ans. C’est en effet entre la fin du Xe et le début du XIe siècle que le territoire de la commune a vu se constituer en son sein, autour d’un château dit à motte (situé à l’emplacement du cimetière actuel) et d’une église (dédiée à saint Christophe), une petite agglomération rurale et une seigneurie.

Malgré la modestie et l’abandon progressif de la forteresse féodale, la terre de Saint-Christophe accède rapidement au rang de châtellenie puis de baronnie, parfois qualifiée de « première de Touraine ».

Dans le même temps, un bourg important se crée grâce au développement d’une intense activité économique, pas seulement agricole. Dès le XIIe siècle, le bourg de Saint-Christophe accueille en effet de nombreux rassemblements commerciaux (foires et marchés) ; jusqu’au XIVe siècle, la foire aux chevaux qui se tenait près de l’actuelle chapelle Saint-Gilles est ainsi l’une des plus renommées du royaume, attirant même des marchands d’Espagne.

C’est également l’époque où notre commune est qualifiée de « ville ». Cela signifie que le bourg de Saint-Christophe est désormais entouré de douves et de fortifications percées de trois portes :

  • la porte du Val Joyeux, au niveau de la mairie actuelle
  • la porte de Saint-Aubin, au milieu de l’avenue Hilarion
  • la porte du Te Deum, à la sortie du quartier du même nom

Malgré les difficultés de la fin du Moyen Âge, marquée par le retour des guerres, des épidémies et des disettes, le bourg de Saint-Christophe poursuit son développement. Le début du XVIe siècle est ainsi marqué par la construction de l’imposant clocher, lequel accueillera bientôt l’horloge, signe de modernité et de richesse assez rare dans les campagnes de l’époque.

Après l’épisode des Guerres de religion, qui n’épargne pas notre commune du fait de la présence en son sein d’une petite communauté protestante, Saint-Christophe constitue un « bourg-marché » prospère. Vers 1667, au moment de l’incorporation de la baronnie au duché-pairie crée par Louis XIV en faveur de Louise de la Vallière, notre village est ainsi décrit comme « une petite ville fermée de murailles et dans une belle situation où il y a de très belles maisons ».

Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, sa population avoisine les 1500 habitants lesquels se consacrent majoritairement à l’agriculture mais dans des proportions bien moins importantes que dans la plupart des paroisses de l’époque. Saint-Christophe abrite ainsi de nombreux officiers royaux et seigneuriaux (huissiers, notaires, avocats-procureurs, juges…) gravitant autour du tribunal seigneurial.

Les foires et marchés sont toujours très actifs, notamment autour des halles bâties sur l’actuelle place Jehan d’Alluye, laquelle accueille également de manière permanente nombre d’artisans boutiquiers (bouchers, boulangers, cordonniers, chapelier, tonneliers, bourreliers…).

Notre village abrite aussi une importante activité textile (production de « toiles » de chanvre et de lin, puis de coton, et d’étoffes de laine, dont des « étamines en blanc » exportées en Espagne, Italie, Portugal et « dans les îles »), plusieurs tanneries ainsi que la première faïencerie de Touraine créée au cours des années 1730.

La Révolution affecte peu Saint-Christophe. Certes, notre commune devient pendant quelque temps « Valriant ». Plus important, de nouvelles structures administratives font leur apparition. Une municipalité est créée et un premier maire est élu en 1790. Un an plus tard, une justice de paix remplace l’ancienne justice seigneuriale. En 1795, notre bourg devient également le chef-lieu d’un éphémère canton regroupant cinq communes, supprimé sept ans plus tard.

Pendant toute cette période, Saint-Christophe poursuit sa croissance démographique ; sa population atteint près de 1750 habitants en 1804, contre 1600 au début de la Révolution.

Par ailleurs, malgré quelques premiers signes de difficultés économiques, la vitalité du bourg perdure. Saint-Christophe a conservé ses foires (leur nombre passe même à onze après 1815) et son activité artisanale, basée notamment sur le textile (production de laines, toiles et cotons) et la tannerie, se maintient. Au milieu du XIXe siècle, un tiers des Christophoriens continuent à vivre de l’artisanat et du commerce.

Cependant, sous l’effet de la Révolution industrielle qui attire le peuple des campagnes vers les villes, un déclin inexorable s’amorce dés cette époque. La population de Saint-Christophe chute brutalement ; elle passe de 1500 à 1000 habitants entre le milieu du XIXe siècle et le début du siècle suivant. Les métiers du textile disparaissent peu à peu. La hale est détruite en 1838 et les foires s’éteignent les unes après les autres (les deux dernières peu avant 1914).

À la fin des années 1850, lors de la construction de la voie de chemin de fer Le Mans – Tours, le choix d’installer une gare à Saint-Paterne et non à Saint-Christophe porte également un coup très dur à la commune. Ainsi au milieu du XXe siècle, la population communale continue à diminuer, avant de se stabiliser autour de 900 habitants.

À partir des années 1980, avec le phénomène de la périurbanisation, Saint-Christophe-sur-le-Nais (c’est son nom officiel depuis 1937) connaît une légère reprise démographique due notamment à la création d’une zone pavillonnaire et d’une maison de retraite. En 2009, d’après l’INSEE, notre commune comptait ainsi 1098 habitants.